Cette année, la sélection comporte dix-huit films. La plupart des histoires qui nous sont contées mettent en images la vie ou plus exactement des vies réelles ou fictives, heureuses ou difficiles, rêvées ou cauchemardesques. Elles dépeignent également la mort, celle d’êtres humains mais aussi d’espoirs et d’idéaux.

Quatre films inédits sont en compétition pour le Prix du Jury Univerciné. In Our Name adopte le point de vue d’une jeune militaire de carrière pour traiter d’un thème délicat : les séquelles psychologiques liées à l’expérience traumatisante de la guerre. La productrice Michelle Eastwood sera au Katorza pour nous en parler. The Holding est un thriller qui confine au film d’horreur, servi par un scénario diablement intelligent et une photographie époustouflante. La réalisatrice Susan Jacobson et le producteur Alex Boden seront présents pour en parler. La projection sera précédée de The Water’s Edge, court-métrage très réussi de Chris Thomas, lui aussi invité.

En suivant les candidats du Labour Party et du British National Party au cours de la campagne électorale de 2010 dans un quartier multi-ethnique de Londres, The Battle for Barking propose une réflexion sur les raisons pour lesquelles le BNP séduit certains électeurs. La réalisatrice du documentaire Guilty Pleasures aborde la question de la frustration sentimentale en s’interrogeant sur l’attrait qu’exercent les romans à l’eau de rose Mills & Boon dans le monde entier.

Hazuan Hashim et Phil Maxwell commenteront East End Lives 2 & 3, série de portraits touchants de quelques habitants de l’East End, pour qui ce quartier est intimement lié à leur quotidien. Men of the City évoque un autre aspect de Londres : le monde de la City, de la suprématie de l’argent, et de ses victimes.

Les trois avant-premières du festival sont Oranges & Sunshine de Jim Loach, drame émouvant qui vous transporte en Australie ; The Iron Lady, portrait de Margaret Thatcher incarnée par Meryl Streep ; et en clôture The Guard, face-à-face désopilant entre un policier irlandais et son confrère du FBI dans un village du Connemara. Par ailleurs, les adolescents retrouveront certainement une part d’eux-mêmes dans le personnage du jeune Oliver qui se pose beaucoup de questions dans le film Submarine. Soul Boy, qui met en vedette Martin Compston (Sweet Sixteen de Ken Loach), ramène le spectateur quelques années en arrière dans le nord de l’Angleterre en 1974, au moment où naît un nouveau style musical, la Soul.

Dans un tout autre registre, l’humour noir de Burke & Hare (comédie inspirée d’une histoire vraie) nous plonge dans l’univers de deux profanateurs de tombes qui en 1828 se livrent à un commerce juteux de cadavres. Les cadavres sont légion dans Black Death, ayant pour toile de fond la terrible épidémie de peste bubonique qui ravagea l’Angleterre au milieu du 14e siècle. Ce thriller médiéval “merveilleusement macabre, sombre et mystérieux” sera commenté par Jodi- Anne George, spécialiste du moyen âge. Dans Chicken Run, les volatiles échappent de peu à une mort certaine orchestrée par une horrible fermière sadique.

Du côté des classiques, une délicieuse comédie de David Lean réalisée en 1945, Blithe Spirit, présentée par un spécialiste du cinéma, Brian Hoyle. Last but not least, Morgan : a Suitable Case for Treatment, film culte des années 60, fera souffler un vent de folie en ces temps de rigueur et de morosité.

Agnès Blandeau et Jackie Baker