Les films inédits que vous allez découvrir cette année conjuguent qualité avec créativité. En ouverture, Some Dogs Bite en est le parfait exemple. Avec peu de moyens et des comédiens prodigieux mais inconnus, Marc Munden (The Mark of Cain) signe un portrait poignant d’une jeunesse livrée à elle-même, désertée par les adultes. Très beau. La scénariste Lin Coghlan sera des nôtres au Katorza, avec la productrice Sara Feilden, les productrices déléguées Anne Brogan et Melanie Stokes, ainsi que Pia Ashburry.

Le réalisateur Ian Vernon et la co-productrice Julie Monfils présenteront jeudi soir Rebels Without a Clue, comédie décalée à l’humour décapant, mettant en scène deux jeunes losers, qui finissent par tirer leur épingle d’un jeu dangereux au bout d’une cocasse course-poursuite.

Morris : a Life with Bells On de Lucy Akhurst est un docu-fiction hilarant, consacré à une danse très ancienne typiquement britannique, le Morris dancing. Ce film est un petit bijou d’humour british pince-sans-rire. On y retrouve Sir Derek Jacobi et Dominique Pinon dans une apparition mémorable. L’acteur sera d’ailleurs sur la scène du Katorza, vendredi après-midi.

Vous verrez aussi une rom-com (comédie romantique) au ton original et au rythme enlevé : My Last Five Girlfriends de Julian Kemp. Le film, servi par une pléiade de jeunes acteurs et actrices tous très convaincants, relate les aventures sentimentales d’un trentenaire d’aujourd’hui, sensible, indécis et irrésistible.

Le documentaire de cette année a été réalisé par une jeune Polonaise vivant à Londres. Themerson & Themerson de Wictoria Szymanska retrace le parcours artistique de deux Polonais, un poète et une peintre et dessinatrice, ayant émigré en Grande-Bretagne durant la Seconde Guerre Mondiale. Leur oeuvre expérimentale a eu une influence sur toutes les formes d’art au cours du 20ème siècle. Wiktoria Szymanska viendra nous parler de ce documentaire insolite et passionnant samedi après-midi.

Comme tous les ans, une place est faite aux classiques du cinéma britannique, à commencer par un film muet de Hitchcock, The Lodger, référence en matière de cinéma d’épouvante, qui inspirera Polanski entre autres.

Performance de Nicolas Roeg (1970) est un film expérimental de la période psychédélique. A l’affiche, James Fox (quelques années après The Servant) et un certain Mick Jagger dans le rôle d’une ancienne pop star. Un film culte à (re)découvrir.

Into the West / Le cheval venu de la mer, film enchanteur de Mike Newell (1992), fera l’objet d’une séance des « Goûters de l’Ecran ».

Tamara Drewe de Stephen Frears est une comédie pétillante, à l’image de l’actrice qui incarne le personnage principal, Gemma Arterton.

Le public aura la chance de découvrir quatre films britanniques en avant-première. Neds de l’Ecossais Peter Mullan (The Magdalene Sisters) traite de la violence chez les jeunes. L’action se déroule dans le Glasgow populaire des années 1970 parmi les « Non-Educational Delinquents » (Neds). Ce film est en partie autobiographique.

The Last Station retrace « le dernier automne » de l’écrivain russe Léon Tolstoï, lorsqu’il renonce à la gloire, la noblesse et la richesse pour une vie de dénuement. Le film réunit trois grands acteurs britanniques : Christopher Plummer, Helen Mirren (Elizabeth II dans The Queen) et James McAvoy (Atonement). Une fresque bouleversante.

We Want Sex vient de remporter le Hitchcock d’Or à Dinard. On y retrouve Sally Hawkins (la Poppy de Be Happy), Rosamund Pike ou encore Bob Hoskins. En 1968, des ouvrières anglaises décident de se battre pour obtenir un salaire égal à celui de leurs collègues masculins. Un régal pour le spectateur.

Another Year, le dernier Mike Leigh, fera la clôture du festival avec un portrait doux-amer de deux soixantenaires, qui apportent un peu de réconfort à leurs proches en détresse. Un beau moment.

Enfin, le hasard fait bien les choses. Nowhere Boy avec Kristin Scott-Thomas sort le 8 décembre. Il nous plonge dans l’adolescence de John Lennon. Le festival réunit dans sa programmation les deux figures mythiques de la pop anglaise des sixties: Lennon et Jagger !

Agnès Blandeau, programmatrice