Suite à la projection de North v. South de Steve Nesbit, film d’ouverture du festival britannique 2015, les deux producteurs du film, Benjamin Foottit et Mark Foligno ont répondu aux questions du publi.
Ci-dessous, la retranscription des échanges de la soirée, par Jean-Baptiste Boursier, étudiant de l’Université de Nantes et stagiaire pour Univerciné.
Q: De quoi vous êtes-vous inspiré pour la base de ce film ?
A: L’histoire vient avant tout de Steve Nesbit, le réalisateur avec une forte inspiration de Roméo et Juliette pour l’histoire d’amour. L’objectif était aussi de changer des films de gangsters classiques qui ont toujours lieu à Londres.
Q : On considère beaucoup les producteurs comme les distributeurs automatiques des films… Quelle est votre importance au niveau artistique et comment vous investissez-vous dans la création de l’histoire ?
A: Nous participons beaucoup à l’élaboration du script, ainsi qu’au casting. Nous pensons qu’un bon producteur doit trouver l’équilibre entre la gestion commerciale et artistique du film.
B.F : Pour mon premier long métrage, j’avais besoin d’un réalisateur plus expérimenté que moi et c’est pour cela que je suis très heureux que Mark Foligno l’ait fait avec moi.
M.F : Même si nous cherchions avant tout à nous investir sur le plan artistique, c’était aussi notre rôle de contrôler le budget… On n’a donc pas pu tourner de scène dans un avion, même si plusieurs acteurs le voulaient vraiment.
Q : J’ai remarqué que le casting était très strict : les personnages sont très étudiés et particuliers.
A: On avait avant tout la volonté de sortir des personnages de gangsters stéréotypés : ajouter un tueur travesti français a beaucoup aidé à mettre de l’originalité. Le casting a été assez long, au début, les parrains des deux gangs devait être plus jeune, mais on a finalement pris la décision de les vieillir et de prendre des acteurs plus âgés. Les acteurs des parrains sont d’ailleurs aussi ronchons que leurs personnages.
Q : J’ai l’impression que vous abordez la question du racisme dans le film, mais de manière assez succinte. Pourquoi ?
A : Le racisme du personnage de Gary Little est avant tout là pour démontrer à quel point ce personnage est horrible. On remarque aussi le statut de « héros » du serveur juif. Même s’il est vrai que le personnage de Gary est odieux, il l’est avec tout le monde, sans distinctions. Le racisme n’était donc pas vraiment un thème à part entière dans ce film, il reflète simplement une triste réalité toujours d’actualité pour certains.
Q : Est-ce que le film sortira en Grande-Bretagne ?
A : Il est en fait sorti en Octobre en distribution limitée dans quelques cinémas.(plutôt : quelques cinémas)
Il sortira prochainement au Benelux, peut-être en France et aux Etats-Unis.
De plus , il sera disponible sur Itunes et Amazon à partir du lundi 14 décembre. Juste à temps pour Noël !
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Q : Est-ce que vous aviez imaginé des fins différentes, au début du projet ?
A : Oui, les premières versions du début et de la fin étaient très différentes, à vrai dire. Dans la fin originale, nous comptions copier la fin de Roméo et Juliette en faisant mourir au moins un des deux personnages. Mais nous avons finalement réalisé que Shakespeare s’était trompé sur cette fin, et qu’il est possible qu’une telle histoire finisse bien.
Q : Quelles ont été vos influences cinématographiques pour réaliser ce film ?
A : Nous nous sommes à la base inspirés de films de gangsters des années 50, tout en renforçant l’aspect romantique de la relation des personnages principaux. En revanche, la rivalité Nord/Sud est une idée originale dans ce cas précis.
Q : L’ambiance de votre film ressemble à celle de Sin City, la narration en particulier renforce le côté sombre de l’histoire…
A : Je n’avais pas pensé aux similitudes avec Sin City… mais c’est vrai que les personnages hauts en couleur en particulier pourraient sortir de ce film. Terry ressemble aussi à Bruce Willis, pas physiquement, mais par sa relation avec Willow, et sa volonté de changer de vie et renverser le monde s’il le faut pour son amour.
Q : Quel est vraiment le rôle de la petite fille, Sam ?
A : Nous avons trouvé que son histoire était intéressante, surtout son évolution au contact du milieu de la mafia. L’actrice était d’ailleurs très douée malgré son jeune âge, elle expliquait même à certains autres acteurs comment jouer leur rôle.
Q :Est-ce que vous pourriez nous en dire plus sur cette rivalité Nord/Sud ?
A : Les deux gangs rivaux de l’histoire sont avant tout là pour rappeler l’histoire de Roméo et Juliette, mais il est vrai que cette rivalité existe en Angleterre, ainsi que dans beaucoup d’autres pays, je pense. Il y a souvent cette rivalité amicale entre le Nord et le Sud, et ce sentiment existe depuis longtemps en Angleterre, qui a été longtemps séparée en deux par le mur d’Hadrien. Certains Anglais aimeraient d’ailleurs qu’il soit toujours là.