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 Ils ont crée la société de production Heavy Elephant. Sam travaille actuellement sur le scénario d’un court métrage, 999, et s’attelle à Lost Weekend, un film dans la droite ligne de Whoops. On s’attend à y retrouver le même humour noir décapant ! Jeudi 11, 21h

 They founded the « Heavy Elephant » production company together, where Sam is currently writing a screenplay for a short film titled 999 and is making plans for a feature film called Lost Weekend, in a similar vein to Whoops. We expect (and hope for) the same kind of offbeat black humor! Thursday 11th, 9 p.m.

 

 

 

Q&A AVEC SAM ROBINSON

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Bonjour et merci pour ce film. Je voulais savoir : d’où vous est venue l’idée de ce film policier décalé ?

Cette idée m’est venue d’une nouvelle que j’ai écrite il y a environ dix ou onze ans – j’étais étudiant à ce moment-là – après que ma femme se soit fait suivre dans la rue. J’ai donc écrit cette nouvelle mais j’ai renversé la situation de l’histoire : la femme finit par tuer la personne qui la traquait. A ce moment-là je me suis dit : si on pense à l’aspect humain de la chose, en tant que mari aimant – ce que je suis

[rires] –, qu’est-ce que je ferais dans ces circonstances ? Est-ce que j’irais au commissariat ou est-ce que j’utiliserais mes compétences et mes muscles en creusant un trou pour le cadavre ? Donc à l’origine ce n’était qu’une nouvelle mais on m’a encouragé des années plus tard à en faire film. On avait besoin de plus de meurtres, de trouver d’autres moyens de se débrasser de cadavres, d’introduire un détective dans l’histoire. On voulait aussi que cela reste assez léger, assez humoristique ; même si les meurtres sont plutôt horribles. On voulait aussi qu’il y ait une histoire d’amour avec Dave et Rose. Des gens se font tuer, mais on voulait quand même que les spectateurs pensent : « Oh, c’est chouette, une relation comme ça ; même si ils tuent des gens. »

Je voulais savoir s’il y avait eu d’autres fins imaginées pour le film.

A l’origine, la mère était la meurtrière de Paddy le Pingouin, mais ensuite on s’est dit : et si c’était une affaire de famille ? Comme un mode de vie, un gène du meurtre en quelque sorte.

Quelles ont été les réactions en Angleterre ?

Le film a été projeté pendant un festival à Londres, et les réactions ont été plutôt bonnes. Pareil à Glasgow, Manchester, Plymouth ; ça s’est très bien passé. On est aussi allés à Toronto et là aussi les réactions ont été très bonnes. On a pas encore de distributeurs donc le film n’est pas encore « officiellement » sorti. Peut-être qu’on pourrait avoir nos chances sur le petit écran, qui sait… ?

Combien de temps a pris le tournage ?

28 jours ; 6 jours par semaine, entre 15 et 16 heures par jour, mais on a fait plusieurs fois la fête pour que tout le monde reste de bonne humeur. Après le tournage principal, il y a eu trois ou quatre semaines de travail additionnel sur les prises. Le scénario a été écrit en 2011, filmé en 2012, et fini en 2013 ; mais il y a un mois encore, on était toujours en train de régler quelques problèmes de son. En tout, le film nous aura coûté 60,000 livres [environ 76,000 euros] […] Avez-vous vu les ballons ? Vous pouvez les remmener chez vous pour faire disparaître un cadavre, si ça vous tente…

Y a-t-il eu des morts pendant le tournage ?

A la fin du générique, vous pouvez voir le nom de « Toby », c’était un petit chaton noir. On ne l’a pas tué : il s’est fait écraser par une voiture, mais ce n’était la nôtre ! Ceux qui habitaient dans la maison dans laquelle les scènes intérieures de la maison des Clements avaient deux chatons. On a donc retrouvé l’un deux complètement écrasé sur la route – bon, il souriait, mais il était complètement écrasé [rires]. On a donc dédié ce film à Toby le chaton. Il y avait aussi Frank le cadavre ; le faux cadavre, je devrais préciser. Le maquilleur s’était enveloppé dans du ruban adhésif pour faire un moule et on l’avait rempli pour donner l’impression d’un vrai cadavre, mais la police s’en est aperçue et a cru qu’on était des tueurs des séries… […] Ça n’a aucun rapport, mais j’aimerais dire que c’est la première fois que ce film a été sous-titré et j’aimerais remercier ceux qui ont réalisé les sous-titres. Merci !

Je voulais savoir, pour la scène des ballons : comment l’idée vous est-elle venue et y avait-il une scène où l’inspectrice meurt en buvant le thé ?

Non, c’était une fausse piste ; on voulait seulement que le public croit qu’elle allait empoisonner l’inspectrice mais nous n’avons pas réalisé de scène où ça arrive vraiment. Pour ce qui est de la scène des ballons ; tout vient de Google. J’ai rentré « Comment se débarasser d’un cadavre » dans la barre de recherche, la CIA s’est pointée chez nous… Non, je blague. [rires] En réalité, je suis tombé sur cette conversation sur un forum où un gars disait « Pourquoi ne pas attacher des parties du corps à des ballons ? » et un autre a répondu « Mais non, ça ne va pas marcher, les vents marins vont forcément les ramener d’où ils viennent ! ». Puis le ton est monté assez rapidement, du style « Mais si, ça peut marcher ! » et « Mais non, ça ne peut pas marcher ! » ; bref, c’était assez drôle. Mais en vrai, je pense qu’il faudrait beaucoup plus de ballons pour que ça marche ; enfin, je pense.

Je voulais savoir : y a-t-il eu d’autres scènes de crime réalisées et éventuellement effacées par la suite ?

On a utilisé presque toutes les scènes qu’on a tourné parce qu’on ne pouvait pas se permettre autrement avec notre budget restreint. Les scènes que l’on a coupées n’étaient pas importantes et ne changeaient rien à l’histoire. Réponse courte : non [rires].

Je me demandais, comment avez vous trouvé les acteurs ? Y avait il des compétences particulières requises ?

Des compétences particulièrement ? Oui, savoir tuer. [rires]. Dès qu’on a eu fini d’écrire le scénario, il a fallu penser aux auditions et on nous a conseillé d’embaucher un directeur de casting ; au bout du compte, c’était de l’argent bien dépensé. Elle a immédiatement su en lisant le scénario quels types d’acteurs on aurait besoin. Pour chaque rôle, nous avons reçu trois acteurs. Elaine [Glover] – qui joue Rose – est arrivée avec une grosse doudoune et un énorme sac à dos et a trébuché et manqué de tomber – elle est très maladroite – et on s’est dit « C’est Rose. ». Pareil pour Callum : Paul [Tomblin] est rentré dans la pièce, s’est avachi dans sa chaise, et on a dit « Salut, Callum ! ». On avait que deux acteurs pour le rôle de Dave, mais quand Phil [Rowson] est arrivé et que l’on a vu ses expressions du visage – il est vraiment fait pour la comédie –, on s’est dit qu’on tenait notre Dave.

Pendant la scène d’amour, pourquoi est-ce que Rose essayait d’attraper le couteau ?

Ah, les Français, toujours à penser au sexe… [rires]  Plus sérieusement : c’est parce qu’elle était en proie à la passion. On voulait seulement vous faire croire qu’elle allait le poignarder.

Bonsoir et félicitations pour un film pareil avec un budget pareil ; pour nous Français c’est quasiment impossible. Pour moi, s’il y a une actrice importante dans les films comiques, c’est bien la musique ; comment donc l’avez vous travaillée – jusqu’au dernier moment si j’ai bien compris?

Le gars qui a composé la musique de voulait pas toucher un seul centime ; on a eu de la chance sur ce coup-là. Les acteurs et toute l’équipe ont souhaité toucher moins d’argent que ce qu’ils auraient dû recevoir. Comme la plupart n’ont jamais été que sur le petit écran, ils demandaient moins d’argent, à peu près 800€ par mois. Toute l’équipe est de York, donc c’est vraiment un film familial, en quelque sorte ; d’ailleurs je tiens un restaurant et un bar là-bas, donc on leur donnait à boire et à manger – trois repas par jour – et ils étaient contents [rires]. Ça  peut donner l’impression que je les ai exploités, mais pas vraiment ; moi-même j’ai mis beaucoup d’argent dans le projet, et c’est de l’argent qui ne reviendra pas, donc on s’est tous investis. On forme une grande famille et on s’aime tous beaucoup. Il y a juste les effets spéciaux qui ne sont pas de York ; ils ont été réalisés à Miami par un ami du réalisateur qui nous a réservé une ristourne : ça nous a coûté entre 400 et 500 euros.

Je voulais vous remercier pour les références faites au cinéma français avec la citation de Ballon Rouge ; est-ce volontaire le fait d’appeler le personnage principal « Rose » ? Est-ce que ça pourrait être un clin d’oeil à « Bienvenue chez les Rozes » avec Carole Bouquet, Lorànt Deutsch, Jean Dujardin, etc… ?

Si c’est le cas, je ne suis pas au courant, il faudrait voir ça avec Miles, le réalisateur ; je lui demanderais. Par contre, il y a beaucoup de références à différents tueurs en série et la plupart des noms du films peuvent être reliés à eux : par exemple Dave et Rose ont inspirés en partie par le couple de tueurs en série, Fred et Rose West.

Bonjour, je voulais savoir : qu’avez vous utilisé pour le sang ?

Beaucoup de sirop de sucre mélangé à du ketchup. Pour l’anecdote, la cuisine aspergée de sang était la nôtre. En fait, on louait la maison et le bailleur ne sait pas encore ce que nous avons fait à la cuisine, mais pas de panique, on a tout nettoyé [rires]. On a utilisé environ 20 litres de sang pour ce qui est de la cuisine seulement. La façon dont le sang jaillit de la gorge d’Ed – l’agent immobilier –  est totalement irréaliste, un peu comme dans Kill Bill, mais pour le coup ça passe ; les maquilleurs ont quand même fait un super travail.

 

 

PODCAST DE SAM ROBINSON


Un podcast d’Euradionantes