Un peu à la façon d’un Bertrand Tavernier, cette édition d’Univerciné britannique propose une traversée du paysage cinématographique actuel outre-Manche, tel qu’il nous interroge, nous intrigue et nous passionne à la fois. On ne sera donc pas surpris de voir se côtoyer le drame familial, social ou politique et la comédie légère, voire grinçante, le film en costume et le récit en images d’épisodes cruciaux de l’histoire du XXe siècle, la Seconde Guerre mondiale notamment. De plus, sont représentées cette année d’autres nations du Royaume-Uni, puisque la programmation inclut un film gallois (en gallois !), un film écossais, ainsi qu’une évocation des Troubles en Irlande du Nord.
La toile que brosse cette sélection de films colle autant à la réalité britannique d’aujourd’hui (et d’hier) qu’elle nous fait espérer qu’un autre monde est possible, malgré la tragédie et l’absurdité de certaines situations. La maladie et la perte, la violence et la disparition font partie de la palette thématique de ce festival, palette qui permet cependant au spectateur d’y trouver également de la joie et du rire, parfois même en musique.
En somme, cette fenêtre éclectique qui s’ouvre du 6 au 11 décembre sur le cinéma britannique est un révélateur, au sens photographique du terme, du quotidien et des tensions de l’autre côté de la Manche, mais aussi une tentative de rendre l’existence un peu moins terne, un peu moins sombre grâce à la magie de la fiction et de l’humour en sons et en images. C’est justement la fonction première du cinéma, comme le disait malicieusement Alfred Hitchcock: “For me, cinema is not a slice of life but a piece of cake”.
Nous vous souhaitons une belle part de gâteau aux saveurs toutes britanniques, comme nous les aimons.
Agnès Blandeau et Julie Valade